Par Irène Cordón | Publié le 12 juillet 2025 à 08h50 CEST
Au sud-est de la ville égyptienne moderne de Zagazig, se trouvent les vestiges en granit rouge d’une cité sacrée, entièrement dédiée à la déesse égyptienne Bastet, représentée avec une tête de chat. Vénérée pendant des millénaires, Bastet a atteint le sommet de sa popularité sous la XXIIe dynastie, lorsque fut érigé en son honneur un somptueux temple dans la ville alors appelée Per Bast.
La ville est mentionnée dans la Bible sous son nom hébraïque Pi-Beseth, figurant dans le chapitre 30 du Livre d’Ézéchiel parmi les sanctuaires païens condamnés à la destruction. Elle est aujourd’hui mieux connue sous son nom grec : Bubastis.
Les ruines de granit rouge du temple de Bastet se trouvent près de la périphérie de la ville moderne de Zagazig, à l'est du delta du Nil.
Avec le temps, Bubastis fut abandonnée et tomba dans l’oubli. Pourtant, elle continua d’alimenter l’imagination des érudits européens, surtout au XIXe siècle. Guidés par des fragments de récits anciens, ils partirent à la recherche de cette ville mythique et de son célèbre temple, espérant mieux comprendre le rôle fondamental qu’y jouait la déesse Bastet.
Les premières preuves de l’existence du culte de Bastet remontent à la IIe dynastie, au IIIe millénaire av. J.-C. Sous l’Ancien Empire, elle apparaît souvent sous la forme d’une femme à tête de félin. D’abord vénérée comme protectrice des pharaons, elle deviendra plus tard une gardienne des morts.
Lorsque les Égyptiens commencèrent à domestiquer les chats (appelés miu ou miit), le caractère de Bastet évolua. Elle fut de plus en plus associée à la protection domestique, à la nourriture et à la fertilité. À la même époque, la déesse Sekhmet, à tête de lionne, hérita des aspects de guerre et de violence. Dès le IIe millénaire av. J.-C., Bastet prit les traits d’un chat domestique, tout en conservant un corps féminin.
L’historien grec Hérodote, qui visita l’Égypte au Ve siècle av. J.-C., décrivit la ville de Bubastis comme l’une des plus belles du pays, affirmant :
« D’autres temples sont plus grands ou plus coûteux, mais aucun n’est aussi agréable à regarder. »
Il relata également les célébrations bruyantes qui s’y tenaient, avec des pèlerins arrivant en bateau pour participer à un grand festival religieux :
« On y fait des sacrifices, et l’on y consomme plus de vin que durant toute l’année ailleurs. »
Après la conquête musulmane au VIIe siècle, la ville fut abandonnée, et son emplacement finit par se perdre au fil des siècles.
Au XVIIIe siècle, les savants européens entreprirent de localiser Bubastis à partir des textes antiques. Lors de la campagne d’Égypte de Napoléon en 1798, le scientifique français Étienne-Louis Malus utilisa les descriptions d’Hérodote pour identifier une zone du delta du Nil, à proximité des ruines de Tell Basta, située au nord-est du Caire.
Le site de Tell Basta représenté dans un dessin paru dans l'Illustrated London News, en 1887.
Au XVIIIe siècle, les savants européens entreprirent de localiser Bubastis à partir des textes antiques. Lors de la campagne d’Égypte de Napoléon en 1798, le scientifique français Étienne-Louis Malus utilisa les descriptions d’Hérodote pour identifier une zone du delta du Nil, à proximité des ruines de Tell Basta, située au nord-est du Caire.
Avec le développement de l’égyptologie au XIXe siècle, l’intérêt pour le site grandit. Lors d’une visite en 1843, l’archéologue britannique John Gardner Wilkinson exprima son regret de voir les ruines de Bubastis endommagées et les pierres du temple réutilisées dans d’autres constructions. En 1887, le célèbre égyptologue suisse Édouard-Henri Naville lança une campagne de fouilles centrée sur le temple de Bastet.
La presse britannique suivait les découvertes avec passion. Dans une conférence rapportée par le journal St. James’s Gazette, on lit que Naville avait retrouvé des inscriptions remarquables dans un temple longtemps considéré comme irrémédiablement perdu. Il prédisait d’importantes découvertes sur le site.
Il avait vu juste. Les fouilles révélèrent que la construction du sanctuaire, bâti sur des structures plus anciennes, avait commencé sous le règne du pharaon Osorkon II, au IXe siècle av. J.-C., dans le but de faire de Bubastis un centre religieux majeur et de renforcer le culte de Bastet.
À l’automne 1906, alors que des ouvriers construisaient une ligne de chemin de fer près de Tell Basta, ils découvrirent par hasard un trésor enfoui à proximité des ruines du temple.
De nombreuses pièces portaient des inscriptions datant de la XIXe dynastie (Nouvel Empire, env. 1539-1075 av. J.-C.), bien avant Osorkon II. Les raisons de l’enfouissement de ce trésor restent inconnues. Certains experts suggèrent qu’il fut caché par des pillards ou par des prêtres soucieux de le protéger.
Parmi les objets retrouvés, une statue en bronze de Bastet, flanquée de quatre chatons symbolisant la fertilité. Elle tient dans sa main un sistre, instrument de percussion sacré. Datée de 900 à 600 av. J.-C., cette œuvre est aujourd’hui exposée au British Museum de Londres.
On retrouva également une coupe en or finement sculptée, en forme de pétales de lotus, portant le nom de la reine Taousert, épouse du pharaon Séthi II. Certains historiens avancent que Taousert serait la même personne que la reine Alcandre, évoquée par Homère dans L’Odyssée, en tant que souveraine d’Égypte à l’époque de la guerre de Troie.
Plus tard, un deuxième trésor fut mis au jour, contenant d’autres objets précieux, dont des bracelets en or portant le nom de Ramsès II. Leur beauté rivalise avec leur valeur historique : certaines décorations n’étaient pas d’origine égyptienne, et la présence d’argent – peu courant en Égypte antique – laisse supposer des échanges commerciaux avec la Grèce ou l’Anatolie. L’or, quant à lui, provenait de Nubie et était étroitement associé à la royauté.
Bastet est représentée ici avec quatre chatons à ses pieds, symbole de fertilité. Elle tient dans sa main droite un sistre, instrument de musique de la famille des percussions. Cette statue en bronze, datée de 900 à 600 avant notre ère, a été mise au jour à Boubastis et peut aujourd'hui être admirée au British Museum de Londres.
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