Le jour d’Arafat est l’un des jours les plus sacrés de l’islam. Il correspond au 9ᵉ jour du mois de Dhou al-Hijja, lorsque les pèlerins se tiennent sur le mont Arafat, dans un moment spirituel solennel qui constitue le point culminant du pèlerinage. Ce jour est considéré comme une opportunité exceptionnelle de pardon et de rapprochement avec Dieu, aussi bien pour les pèlerins que pour les musulmans du monde entier, qui sont invités à jeûner, prier et invoquer Dieu.
L’Aïd al-Adha suit immédiatement le jour d’Arafat, étant célébré le 10ᵉ jour du même mois. Cela montre le lien étroit et profond entre ces deux jours. Alors que le jour d’Arafat est un temps de prière et d’humilité, l’Aïd al-Adha incarne l’obéissance et le sacrifice, en commémoration de l’histoire du prophète Ibrahim, qui accepta de sacrifier son fils Ismaël en obéissance à Dieu, avant que Celui-ci ne le remplace par un bélier.
Ainsi, le jour d’Arafat et l’Aïd al-Adha forment un duo spirituel essentiel dans la foi musulmane : le premier invitant à la purification intérieure par la prière et l’invocation, le second à l’expression concrète de la foi à travers le sacrifice, le partage et la solidarité. Ensemble, ils offrent une occasion unique de renouveau spirituel et de renforcement des liens sociaux et religieux.
En Égypte, comme dans les autres pays musulmans, l’Aïd al-Adha est célébré le 10e jour du mois de Dhou al-Hijja, soit soixante-dix jours après la fin du Ramadan. Cette fête coïncide avec les rituels du pèlerinage à La Mecque, ce qui lui confère une grande importance spirituelle. Selon le calendrier grégorien, en 2025, l’Aïd al-Adha aura lieu le 6 juin, jour férié officiel dans tout le pays, à l’instar des autres grandes fêtes religieuses.
Cette célébration rappelle un épisode central du Coran, où le prophète Ibrahim reçoit l’ordre de Dieu de sacrifier son fils Ismaïl en signe de soumission absolue. Ismaïl accepte son destin avec foi. Alors qu’Ibrahim s’apprête à exécuter l’ordre, Dieu envoie l’archange Gabriel avec un bélier destiné à être sacrifié à la place de son fils. Depuis, chaque année, les musulmans reproduisent symboliquement ce geste, affirmant ainsi leur obéissance à la volonté divine.
Le matin de la fête, les fidèles se rassemblent dans les mosquées ou sur les places publiques pour accomplir la prière de l’Aïd, vêtus de leurs plus beaux habits. L’imam prononce un sermon rappelant la signification spirituelle du sacrifice. Ceux qui en ont la possibilité achètent un mouton ou un veau vivant qu’ils sacrifient selon le rite islamique. Le chef de famille se charge de l’abattage et divise la viande en trois parts : une pour la famille, une pour les proches, et une pour les nécessiteux.
Certaines familles prennent soin de leur animal plusieurs semaines avant la fête afin d’assurer sa santé optimale. Dans les zones urbaines, d’autres confient cette tâche à un boucher professionnel. En période de difficultés économiques, comme l’inflation ou la sécheresse, beaucoup optent pour des sacrifices collectifs organisés par des associations caritatives ou des institutions religieuses, ce qui permet de partager les coûts tout en respectant les prescriptions religieuses.
L’Aïd al-Adha ne se limite pas au sacrifice ; c’est aussi un moment de prière, de rassemblement familial et communautaire. Après la prière, les familles se retrouvent autour de repas copieux mettant à l’honneur la viande d’agneau ou de veau. Les plats traditionnels, comme le fattah, composé de riz, pain et viande, sont largement servis. Les festivités durent souvent plusieurs jours, ponctuées par des visites familiales, des échanges de vœux et la distribution de viande aux plus démunis. Beaucoup comparent cette ambiance chaleureuse à celle de Noël chez les chrétiens, bien que la dimension spirituelle y soit encore plus présente.
Ainsi, en Égypte, l’Aïd al-Adha incarne un équilibre entre foi religieuse, solidarité sociale et traditions culturelles, mêlant prière, partage et générosité au cœur de la vie communautaire.
